AUSCHWITZ I
Le 20
mai 1940 arrive à Auschwitz un premier groupe de 30 détenus allemands.
Il s’agit en fait d’une ancienne caserne polonaise. Les 28 blocks
composants le camp sont en briques rouges. L’ensemble, occupant un rectangle
d’environ 800 mètres sur 400 mètres était entouré
d’un mur de béton, lui-même bordé à l’intérieur
et à l’extérieur par des haies de fil de fer barbelé,
chargé de courant à haute tension. De place en place, dans cette
enceinte, se trouvaient encastrés d’imposants miradors, ou veillaient
des SS armés de mitrailleuses ; ces tours de garde étaient placés
de telle façon que de leur haut on pouvait surveille tout ce qui se passait
à l’intérieur du camp. Sur ce mur se trouvaient insérés
des pylônes portant de puissantes lampes électriques, allumées
dès la tombée de la nuit.
vue aérienne du camp
La nourriture
du camp comportait trois repas. Le matin on distribuait un liquide chaud, café
ou tisane. Le repas de midi représentait le plat de résistance,
un litre de soupe bouillie dans laquelle entraient les ingrédients les
plus diverses. Le fond en était constitué par des choux , des
farines, des graines, des pommes de terres, des débris de viande. Au
repas du soir avait lieu la distribution d’un liquide chaud, de la ration
journalière de pain de 375 grammes. On comprend que dans de tel condition,
le déporté perde son poids initial et finisse par dépérir.
Ce camp comportait une chambre a gaz relativement petite, comparée a
celles de Birkenau. Il s’agit d’un local sans fenêtres de16,8
mètres sur 4,6 mètres. Le gazage se faisait de la façon
suivante : on jetait le Zyklon B par des orifice situés sur le toit de
la chambre à gaz . Cette chambre à gaz a fonctionné sans
interruption de l’automne 1941 à octobre 1942.
Comme
dans tous les camps de concentration, des expériences médicales
eurent lieu.
Les médecins avaient sous la main une quantité énorme de
cobayes humains. Parmi tous ces médecins, le docteur Mengele fut le plus
connu de tous. Il fit entre autre d’effroyables expériences sur
les jumeaux. Le docteur Clauberg, qui était le médecin personnel
d’Himmler pratiqua la stérilisation et la castration par des rayons
X.
Le docteur Mengele
Le commandant d’Auschwitz Rudolf Höess a été pendu le
16 avril 1947 sur l’emplacement de l’ancien camp. Le docteur Mengele
a pu se réfugier en Amérique du Sud et est décédé
au Brésil ou son corps a été identifié. Le docteur
Clauberg est mort en 1957 en attendant d’être jugé.
Höess(a droite)en compagnie d'Himmler
AUSCHWITZ II- BIRKENAU
Entrée du camp
Auschwitz
II-Birkenau, conçu et construit pour l’extermination, va devenir
un effroyable abattoir humain.
En octobre 1941, commence la construction, à 3 kilomètres au nord-ouest
du camp central d’Auschwitz I d’un vaste camp comprenant 250 baraques
destinées à recevoir 200 000 déportés à la
fois. Ce nouveau camp est baptisé Birkenau (« la prairie aux bouleaux
») 13 000 prisonniers de guerre édifient le gros œuvre pendant
l’automne et l’hiver dans des conditions terribles, puisque 200 seulement
survivront.
Le camp se composait de sept groupes de bâtiments :le camp des femmes,
le camp de quarantaine, le camp des tchèques, le camp des hommes, le
camp des Tziganes, l’infirmerie centrale, le dernier rassemblant les bains,
les chambres a gaz et les fours crématoires.
Vue aérienne (remarquer la colonne de fumée)
Les baraques pour 500 à 600 hommes, étaient presque exclusivement des écuries pour chevaux, cloisonnées de façon à obtenir trois rangées superposées de lits contenant quelquefois des paillasses remplies de copeaux de bois.
Tout le monde se levait à 4 heures et demie du matin, les kommandos se formaient et quittait le camp à 6 heures. Le retour au camp était suivi d’un interminable appel, particulièrement pénible par temps de pluie, de neige, ou de gel.
Les deux grands crématoires II et III (le I étant celui de Auschwitz I) ont été construits au cours de l’hiver 1942-1943 et mis en exploitation au printemps 1943. Ils pouvaient chacun incinérer en vingt-quatre heures environ 2000 cadavres. Ils comportaient au sous- sol des pièces de déshabillage et de gazage. Deux autre crématoires 4 et 5 , plus petits, pouvaient incinérer chacun 1500 cadavres en vingt quatre heures et comportaient les salles de gazage en surface. Les deux premières chambres à gaz peuvent contenir chacune 2000 personnes.
Chambre à gaz n° III
Coupe
L’extermination : La ligne de chemin de fer entrait par l’immense portail et s’arrêtait juste en face des chambres à gaz . La sélection avait lieu sur la rampe. La, les SS dirigeaient les gens soit à droite soit à gauche. A droite ceux qui travailleront avant d’être gazé quelque temps plus tard, à gauche ceux qui seront conduits directement à la chambre à gaz.. La sélection est pratiquée soit directement à l’arrivée des trains, soit périodiquement dans les Reviers (infirmeries).
Une sélection sur la rampe
Les cadavres étant trop nombreux, les fours crématoires n’arrivaient pas à suivrent la cadence. Derrière le four n°IV, d’énormes fosses furent ouvertes afin d'incinérer les morts. C’est à ciel ouvert que furent brûler de trés nombreux corps . Sur la photographie aérienne du camp(voir plus haut), prise par les anglais, on peut voir ces immense colonne de fumée sortant des fosses.
Voila trés probablement à quoi correspond cette énorme colonne de fumée(photo prise clandestinement par Dawid Szmulewski)
AUSCHWITZ III- MONOWITZ
Des camps annexes sont construits à partir de l’été 1942 prés d’Auschwitz en application de la nouvelle politique d’Oswald Pohl. Il s’agit d’utiliser la main-d’œuvre concentrationnaire pour les industries d’armement. Le plus important de ces camps de travail est édifié prés de l’usine de caoutchouc synthétique Buna de l’IG Farben. Il est appelé « Monowitz », du nom d’une localité polonaise toute proche.
Le camp
Le premier
convoi de Français arrive à Auschwitz III en octobre 1943.
L’accueil, la quarantaine, etc… : tout se passe comme à Auschwitz
I. Y compris le tatouage du déporté sur la face interne de l’avant
bras gauche, les vexations, les brutalités, les punitions, les appel
du matin et du soir, la promiscuité dans les Blocks ou deux hommes couchent
ensemble par cases, etc.
Les détenus très mal chaussés, doivent parcourir 3 à
5 kilomètres pour se rendre à leur lieu de travail. Ils travailllent
à l’extérieur exposés au froid, au vent, à
la pluie et à la neige. Ils doivent fournir un travail très pénible
: terrassement, déchargement de wagons, transport d’énormes
tuyaux en fonte, sacs de ciment,etc.
Un des kommandos le plus durs est le Kabelkommando, chargé de la pose
des câbles souterrains qui sillonnent l’usine en cours. Ce kommando
comprend 600 hommes ceux ci, exposés à toutes les intempéries,
doivent creuser dans le sol, même gelé ou dans la boue, de profondes
tranchées et tirer dans celles-ci des câbles volumineux et très
lourds. Ils sont pratiquement condamnés à mort en peu de mois
.
Auschwitz III-Monowitz a administré en tout trente neuf camps et kommando
de travail , parfois très éloigné du camp central. Ils
sont au service de la grande industrie ; Krupp, Siemens, etc.
Malgré tout, les déportés travaillant à Auschwitz
III-Monowitz et dans ses camps annexes connaissent des conditions souvent meilleures
que les déportés des autres KZ. Par contre, ce qui se passe à
Auschwitz-Birkenau appartient à un autre monde, d’une inconcevable
barbarie.
LA FIN
Le 17 janvier
1945 commence l’évacuation générale. Elle dure jusqu’au
19. Les malades restent sur place. Les déportés valident sont
embarqués dans des wagons ouverts et transférés dans d’autres
KZ. Un grand nombre d’entre eux vont trouver la mort pendant ce transfert
ou dans les camps d’accueil.
Afin d'essayer d'éffacé leurs crimes, les SS mirent le feu aux
dépots(dénommé le "Canada") Le 20 janvier ils
font sauter les crématoires II et III, et dans la nuit du 25 au 26 janvier,
le crématoire V.
Le 27 janvier 1945, vers trois heures de l'aprés midi, les soldats russes
de l'Armée du Premier Front Ukrainien commandée par le maréchal
Koniew sont entrés dans les camps d'Auschwitz I et Birkenau.
Plus de 1 500 000 personnes sont vraisemblablement passés dans le complexe
d’Auschwitz. Les historiens et les chercheurs ne sont pas d’accord
sur le nombre des morts à Auschwitz. Il semble qu’il a du être
voisin de 1 200 000.