Bergen est une petite ville située a 100 kilomètres au sud-ouest de Hambourg .Sur le sol sablonneux ne poussent que des bruyères éparses et des boqueteaux de pins, de hêtres et de bouleaux.

 

L'entrée du camp

 

C’est la qu’un camp pour prisonniers de guerre a été édifié pendant le premier conflit mondial. En 1941 ce camp, reconstruit par des prisonniers de guerre français, comporte une centaine de bâtiments en planches répartis de chaque coté d’une allée centrale.
En 1943, sue la demande de Pohl, ce camp est mis à la disposition des SS et devient un KZ (KoncentrationLager). Le capitaine SS Adolf Haas en reçoit le commandement. Il le modernise. Un crématoire est construit à l’extrémité sud de l’enceinte.
Six bâtiments proches de l’entrée constituent le camp I. Contigu au camp des Haftlinge, mais séparés par des barbelés, ont été installés les Blocks des « juifs à échangés ».En 1943, Himmler a décidé la construction d’un camp spécial à Bergen Belsen pour les recevoir .Les « juifs a échanger « bénéficient d’un traitement de faveur par rapport aux autres détenus de Bergen Belsen. Pourtant ils sont, eux aussi, astreints au travail forcé ; arrachage de souches d’arbres, établissement de canalisations dans le camp, récupération du cuir sur des chaussures usagés provenant de toute l’Allemagne.
Des 1944, le KZ de Bergen Belsen reçoit une affectation original : il est chargé d’héberger les prisonniers des autre KZ, qui, malades, épuisés, trop âgés, sont devenus incapables de travailler.
En mai 1944, une épidémie de typhus éclate. Les victimes sont nombreuses.
Le 2 décembre 1944 l’effectif du camp est de 15220 détenus. Il passe en mars 1945 à 50000.
En fait de « camp de repos », ce camp est en réalité un camp de concentration. La direction des SS n’a nullement l’intention de remettre sur pied ces personnes malades . Vieillards, malades, infirmes, épuisés, à qui avait été promis soins et repos, découvrent la terrible réalité : celle de la faim, de la souffrance, de la dégradation et souvent de la mort.

 

Les gardiennes SS

 

Ainsi arrivent en novembre 1944 3000 femmes et fillettes d’Auschwitz-Birkenau, »malades pouvant se rétablir ». Mais leur état de santé est tel qu’elles ne sont pas dirigées sur de kommandos de travail, mais qu’elles demeurent au KZ. Parmi elles, Anne Frank(1925-1945) .La jeune fille va rester quelque mois à Bergen Belsen ou elle va mourir du typhus, ainsi que sa soeur Margot, en mars 1945.

 

son dernier portrait

 

Des déportés médecins s’efforcent d’apporter leurs soins aux autres détenus. Ils se heurtent aux cadres mis en place par l’administration SS du camp : kapos et « infirmiers »qui, pour la plupart, sont des criminels de droit commun sans connaissances médicales, et qui malmène et même torturent les prisonniers.
Les guérisons étaient impossible, parce que l’hygiène du camp était volontairement horrifiante : les hommes restaient cinq, six mois sans être conduit aux douches, sans aller aux lavabos dont on leur interdisait l’accès ; les paillasses, imprégnées des déjections des mourants, n’étaient jamais remplacées ; les couvertures que l’on se repassait, minces loques effilochées, étaient couvertes de crachats ; le parquet des baraques était noir de vermine ;les détenus restaient quinze heures consécutives dans une salle hermétiquement fermée.

 

Le médecin du camp parmi ses victimes

 

Le 2 décembre 1944, le SS Haupsturmfuhrer Josef Kramer remplace Haas au commandement du camp.
En janvier 1945, une seconde épidémie de typhus s’abat sur le camp, tandis que les convois de déportés affluent de plus en plus nombreux chaque jour. La situation devient effroyable.
Le 1er avril 1945, le crématoire éteint ses feux, car il ne suffit plus à faire disparaître les centaines de morts quotidiens. Des fosses sont creusées pour y incinérer les milliers de cadavres jonchant le camp et se décomposant.

 

LA FIN

Le 15 avril 1945 les troupes Britanniques pénètrent dans le camp. Le 20 mai à cause de l’épidémie, l’armée anglaise détruit entièrement le camp au lance- flamme.
En deux ans, plus de 170 000 déportés sont morts à Bergen Belsen. En tout, 300 000 déportés auraient été détenus à Bergen Belsen.
En septembre 1945, 48 tortionnaires sont jugés à Lunebourg. Joseph Kramer est pendu.
Les nazis avaient assigné un statut particulier à Bergen Belsen. C’est la qu’on jetait les rebuts, ceux à qui il n’était plus possible d’arracher le moindre travail. On les y laissait « crever ».

 

Le commandant Josef Kramer avec Irma Gresse (gardienne SS)

 

Le nombre de détenus à Bergen Belsen fut de 300 000, dont 170 000 morts.